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Qui est Karim Gomina, le cofondateur de Schola Africa ?

De l'enseignement dans les villages du Burkina Faso à la lutte pour une éducation inclusive, Karim Gomina incarne l’engagement et la détermination d'un homme qui place l'éducation au cœur du développement africain. Voici son histoire. 


Né en 1960 à Bobo-Dioulasso, seconde plus grande ville du Burkina Faso, Karim Gomina connaît une enfance confortable notamment grâce à la pension militaire de son père, ex-tirailleur sénégalais. Lui et ses dix frères et sœurs ont eu la chance d’aller à l’école. Ils fréquentent une école primaire classique, puis un collège catholique. 


Karim intègre ensuite l’université de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, où il étudie la sociologie. Il y découvre la richesse et les paradoxes de la capitale burkinabè. Contraint de revenir à Bobo-Dioulasso à la mort de son père, il intègre le Centre d’Étude du Développement Africain (CEDA) dirigé par l’éminent professeur Kizerbo, premier historien africain agrégé. Les réflexions qu’il est amené à mener sur le développement endogène de l’Afrique le conduiront à enquêter pendant plusieurs années sur divers sujets, tels que les relations entre la chefferie africaine et l’administration ou encore la rénovation de l’appareil industriel burkinabè.


En 1983, après l’arrivée au pouvoir de Thomas Sankara et la mise en place d’un régime répressif, Karim décide de rester au Burkina Faso malgré les risques qu’il encourt du fait de son appartenance à plusieurs mouvements contestataires. Il quitte finalement Bobo-Dioulasso pour enseigner au Sahel. Sur place, il constate la misère dans laquelle sont contraints de vivre les habitants, confrontés à la famine, aux maladies et aux catastrophes climatiques.


Cette expérience marquante lui a fait réaliser l'urgence des besoins des populations rurales, tant en matière d'éducation que d'aide humanitaire. Cela le pousse à s'engager activement en faveur de cette cause. Il travaillera donc en tant qu’enseignant en milieu rural au Burkina Faso.


Karim a également commencé la rédaction d’un ouvrage sur la tradition orale africaine afin de transmettre tout son savoir. La connaissance du passé, des rites, des proverbes et des traditions est, pour Karim, indispensable à la construction d’un futur : « Je ne suis pas un passéiste, je ne crois pas que l’Afrique avait un système cohérent où tout était parfait mais il faut avoir le plaisir d’apprendre pour se construire. Combien de familles aujourd’hui peuvent raconter un conte à leurs enfants ?” 


En 2000, Karim Gomina, alors directeur d’école burkinabè, a cofondé l’association Schola Africa avec Mathieu Saint-Girons, étudiant de l’EDHEC. A l’origine, Schola Africa agissait exclusivement au Burkina Faso, en faveur de l’amélioration des conditions d’éducation primaire et de la formation professionnelle des femmes. 


Les membres de Schola Africa se rendaient sur place trois fois par an afin d’assurer le suivi des projets, ainsi que pour prendre connaissance des besoins principaux des écoles. Ayant beaucoup de contacts, Karim Gomina nous orientait vers les écoles prioritaires, et faisait office d'intermédiaire pour un grand nombre de projets, ce qu’il continue de faire aujourd’hui à distance.


A cause de l’instabilité croissante du Burkina Faso, due, entre autres, à de nombreux coups d'État, les missions de Schola Africa dans le pays ont dû être stoppées depuis 2018. Un article sur le contexte géopolitique au Burkina Faso est d’ailleurs en ligne sur notre site. 


Encore aujourd’hui, Karim Gomina joue un rôle clé en nous permettant de poursuivre nos actions dans ce pays. En effet, iI continue de se rendre dans toutes nos écoles d’intervention et nous permet d’effectuer le suivi de nos projets. Grâce à nos appels mensuels avec lui, nous restons informés de l’avancement des projets et pouvons ajuster nos actions en conséquence. Nous lui transférons des fonds tous les mois afin qu’il puisse mener à bien ces projets. Par exemple, il a pu acheter de nouveaux tissus au centre de formation en couture, du matériel scolaire pour les écoles dans lesquelles nous intervenons  et organiser la réparation d’infrastructures. 


A 64 ans, Karim Gomina est aujourd’hui un activiste déterminé dans son combat en faveur de l’éducation. Il n’hésite pas à s’ériger contre le régime en place et contre l’Eglise pour revendiquer ses idées progressistes, malgré les multiples mises en garde des autorités burkinabés. 


Une chose est sûre : Karim est un homme engagé, déterminé, profondément animé par l’entraide et convaincu que l’éducation constitue une étape nécessaire au développement. 



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