
Saviez-vous que Schola Africa ne peut plus se rendre physiquement au Burkina Faso à cause du contexte politique et géopolitique depuis 2018 ? En effet, en plus de travailler toute l’année en France pour sensibiliser quant aux conditions d’éducation et de formation professionnelle des femmes au Sénégal et au Burkina Faso, mais aussi de récolter des fonds pour nos différents projets, nous nous rendons 3 fois par an sur place pour assurer le suivi de nos actions. Or, nos missions dépendent du contexte géopolitique et des crises politiques dans nos deux pays d’actions. En effet, en cas de risque d'insécurité élevé, Schola Africa ne peut se rendre sur place.
Avant chaque départ en mission, nous nous renseignons en sollicitant l’avis de plusieurs acteurs. Ces organismes peuvent être des membres du ministère des Affaires étrangères, l’ambassade de France au Burkina Faso ou au Sénégal ou encore le consulat de Saint-Louis ou de Bobo Dioulasso.
Au Burkina Faso :
Schola Africa a commencé son action, en 2000, au Burkina Faso, dans la région de Bobo Dioulasso. Mais, à partir de 2013, la sécurité au Burkina Faso s’est dégradée à cause de la guerre qui a débuté au Mali. Cette année-là, les missions auraient pu être annulées. Puis, des attentats se sont multipliés au Burkina Faso en 2016 causant l’annulation des missions de février et avril 2016. N'hésitez pas à lire notre article sur la crise sécuritaire au Burkina Faso !
De plus, le sentiment anti-français s’est développé au Burkina Faso, en parallèle de la chute du régime de Blaise Compaoré. Ainsi, les membres d’associations humanitaires françaises peuvent être pris pour cible en guise de contestation comme ce fût le cas au Niger en 2020. C’est dans ce contexte qu’un gardien de nuit a été embauché en 2013 et en 2014 par la mairie de Bobo Dioulasso pour veiller sur les membres de l’association en cas d’attentats ou de débordements anti-français.
Face à l'insécurité croissante au Burkina Faso, les membres de Schola Africa se sont efforcés de chercher des solutions, craignant de ne plus pouvoir se rendre sur place. Nous avons donc pris la décision de nous tourner vers un autre pays francophone d’Afrique de l’Ouest connaissant une situation et des besoins similaires à ceux du Burkina Faso mais plus stable politiquement. En effet, le Sénégal connaît de nombreux besoins en termes d’éducation et de formation professionnelle. C’est ainsi qu'en 2017 une première mission s’est rendue au Sénégal en parallèle des missions de suivi au Burkina Faso.
Enfin, un attentat a eu lieu à Ouagadougou lors de la mission de février 2018. Sous les conseils de la cellule de crise du Quai d’Orsay, les membres de la mission sont restés sur place, à Bobo Dioulasso - là où nous intervenons - car il était plus risqué de se rendre à Ouagadougou pour rentrer. Depuis ce jour, nous ne pouvons plus nous rendre en mission au Burkina Faso, bien que nous y agissions toujours indirectement par le biais de notre co-fondateur, Karim Gomina. Nous espérons qu’un jour la situation s’améliorera pour pouvoir de nouveau assurer un suivi sur place et lancer de nouveaux projets !
Au Sénégal :
Depuis 2019, Schola Africa se rend uniquement au Sénégal, tout en assurant le suivi des projets déjà mis en place au Burkina Faso. Mais les événements politiques au Sénégal ont également eu des répercussions sur le déroulé des missions. En effet, à cause des manifestations en 2023 déclenchées par la suspension de l’élection présidentielle, les membres de la mission ont dû retarder leur retour en France. Dakar, la capitale, était en effet bloquée par les contestations politiques de ses habitants. De plus, en 2024, la mission de février a été annulée en raison de potentiels débordements face à l'annonce des résultats de l'élection présidentielle. Le départ de celle-ci a donc été repoussé en Juin.
L’épidémie de covid-19 :
L’épidémie de Covid-19 a aussi largement impacté les actions de notre association. En effet, il n’y a eu aucune mission entre février 2020 et avril 2021 en raison des restrictions sanitaires et de l’annulation de certains vols internationaux. Schola Africa a donc dû s'adapter pour assurer le suivi dans les écoles.
Baptiste Hanula
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