top of page

Thomas Sankara : L'icône révolutionnaire africaine

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara et six membres de son cabinet sont réunis dans une salle du Conseil de l’Entente à Ouagadougou lorsqu’un commando militaire fait irruption et assassine le chef d’État et 12 autres personnes. 36 ans plus tard, l’ancien président révolutionnaire est considéré comme une icône panafricaine et est encore dans toutes les mémoires pour le symbole qu’il incarne.


Né le 21 décembre 1949 à Yako, située en Haute-Volta (aujourd’hui le Burkina Faso), Thomas Sankara est le fils d’un militaire qui a combattu durant la Seconde Guerre mondiale et d’une mère qui lui a insufflé des valeurs chrétiennes. Il s’engage dans une carrière militaire en suivant une formation d’officier à Yaoundé au Cameroun, où il croise la route de Blaise Compaoré. Plus tard, il est envoyé à Madagascar où il poursuit sa formation. En 1976, il devient commandant du CNEC (Centre National d’Entraînement Commando). 


Thomas Sankara profite de l’instabilité politique en Haute-Volta à cette époque pour gravir les échelons. À la suite d'un coup d'État en novembre 1980, le colonel Saye Zerbo, à l’époque chef de l'État, le nomme secrétaire d'Etat à l'information. Cependant, en raison de ses idées progressistes, il démissionne du gouvernement un an et demi plus tard. En août 1983, son ami, le capitaine Blaise Compaoré, mène un nouveau coup d'État. Thomas Sankara se retrouve alors propulsé à la tête de son pays qu’il renomme Burkina Faso : « le pays des hommes intègres ».


Alors qu’il n’a que 33 ans quand il prend le pouvoir, celui qu’on surnomme Le « Che Guevara africain » est un symbole de jeunesse et représente un élan de renouveau en Afrique de l’Ouest au moment de son arrivée. Il dénote parmi les autres dirigeants africains comme le témoigne son souhait d’imposer, par exemple en guise de voiture de fonction, une Renault 5 à tous les membres de son gouvernement. Au pouvoir, Thomas Sankara vit de manière modeste dans un palais présidentiel délabré avec sa femme et ses enfants. 


Sur le plan politique, Thomas Sankara se définit comme anti-impérialiste et se montre très critique envers la politique étrangère de la France concernant le continent africain. Alors que le président français, François Mitterrand, se rend en visite à Ouagadougou en 1986, le chef burkinabè critique la politique de celui-ci. Ce dernier avait accueilli officiellement à Paris le rebelle Angolais Jonas Savimbi et le président du régime d’apartheid sud-africain Pieter Botha. Thomas Sankara les accuse d’être « couverts de sang des pieds jusqu’à la tête ». François Mitterrand remarquera : « il va plus loin qu’il ne le faut à mon avis ». 



Ces relations tendues se traduisent par une baisse de 80% de l’aide économique française entre 1983 et 1985. Les services français mènent une campagne médiatique de dénigrement de Thomas Sankara en France, lui conférant une image plus que ternie dans l’hexagone.


Thomas Sankara s’érige en porte-parole des nations africaines face au monde occidental. L’héritage politique qu’il laisse auprès de la jeunesse africaine est toujours vivant, bien au-delà de ses réalisations effectives. Il est assassiné quatre ans après son arrivée au pouvoir, à 37 ans.



Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page